Qu’est-ce que c’est que cet instrument ?
C’est vers le 13e siècle qu’on ajoute une coulisse (un élément qui peut glisser, coulisser) à une trompette grave, créant ainsi un nouvel instrument : le trombone. Il appartient à la famille des cuivres, comme la trompette. On le trouve dans de nombreuses formations, comme par exemple les orchestres symphoniques, les harmonies, les groupes de jazz…
Guillaume Cottet-Dumoulin, tromboniste de l’orchestre de Paris présente son instrument dans cette vidéo :
Et le son ?
La coulisse permet de rallonger ou de raccourcir le tube, ce qui permet de jouer des notes de différentes hauteurs. Il y a, dans la technique « classique » du trombone, 7 positions possibles de la coulisse, donc 7 notes, ce qui paraît peu. Mais pour chaque longueur de tube, le tromboniste peut produire plusieurs notes en faisant varier la vitesse de l’air qu’il envoie dans l’instrument. Il y a donc beaucoup plus de notes possibles que de positions de coulisse, et un trombone ténor (le trombone le plus courant) peut jouer toutes les notes de la gamme chromatique sur 3 à 4 octaves. Heureusement qu’on peut faire plusieurs notes par position, sinon je vous laisse imaginer la longueur de bras nécessaire pour jouer sur une telle étendue de notes !
Comme le violon, le trombone n’est pas un instrument à sons fixes, c’est-à-dire qu’on peut glisser entre chaque note. Ce procédé, qu’on nomme « glissando » est très utilisé en jazz. Essayez de les repérer dans cette vidéo (la tromboniste commence à jouer à 2 minutes et 35 secondes) :
Quelle est son histoire ?
Lorsque l’instrument apparaît au 13ème siècle, on l’appelle sacqueboute. Ce mot vient des verbes tirer (sacquer) et pousser (bouter, comme dans la fameuse expression « Jeanne d’Arc voulait bouter les anglois hors de France »).
À la Renaissance puis à l’époque baroque, la sacqueboute est un instrument courant. On s’en sert par exemple pour jouer la même chose que les chanteurs dans un chœur (on dit que l’instrument « double les voix ») ou pour donner un côté solennel à un passage. Quand, dans une œuvre, un compositeur veut évoquer les enfers, il n’est pas rare qu’il y ait quelques sacqueboutes qui traînent par là… C’est le cas par exemple dans L’Orfeo de Monteverdi, dans lequel Orphée, ayant perdu sa bien-aimée Euridice, va à sa recherche dans les enfers (regarder la vidéo à 1h38 minutes) :
(Je vous invite à visionner également le début de la vidéo ci-dessus. L’entrée magistrale du chef d’orchestre Jordi Savall au début de l’opéra vaut le détour ! Il s’agit par ailleurs de l’œuvre qu’on cite souvent comme étant le premier – ou du moins un des premiers – opéras de toute l’histoire de la musique.)
On retrouve cette association avec la mort et l’enfer jusque chez Mozart qui, dans son Requiem (un Requiem est une messe pour les morts) emploie le trombone notamment dans le Tuba Mirum dans lequel on annonce avec effroi le terrible jugement dernier (regarder la vidéo à partir de 8 minutes et 38 secondes) :
Rassurez-vous, le trombone n’est pas non-plus tout le temps associé à des choses glauques ! C’est aussi un instrument soliste pour lequel des compositeurs ont écrit toutes sortes d’œuvres, notamment des concerti ou encore, plus récemment, une des célèbres Sequenzas de Luciano Berio qui fut créée en 1966 en hommage à Grock, un clown que Berio avait eu l’occasion d’admirer quand il avait 11 ans. L’instrumentiste utilise une sourdine qui lui sert à modifier le son. Il doit également utiliser sa voix et produire toutes sortes de sons spéciaux avec son instrument. À 4 minutes dans cette vidéo, il doit dire « why ? », ce qui signifie « pourquoi ? ». C’est un mot que Grock avait prononcé dans un de ses spectacles et cela avait ému Berio, qui l’a réutilisé dans sa composition-hommage.
Matériaux et mécanique
Nous avons beaucoup parlé du trombone à coulisse, mais il existe également des trombones à piston, comme les trompettes.
Le trombone est habituellement fabriqué en métal, comme les autres instruments de la famille des cuivres. Aujourd’hui, il existe également des trombones en plastique pour les débutants…
Un coloriage
Un site amusant
Une dernière vidéo
Imaginez que vous soyez une petite fourmi sur la coulisse d’un trombone au milieu d’un orchestre symphonique. Voici la vue que vous pourriez avoir :
Maintenant vous le saurez : ce sont les trombones qui font trembler toute la galaxie dans Star Wars !
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Passionnée de pédagogie musicale, je partage avec vous dans ce blog mes connaissances et expériences acquises au cours de mes activités de professeur de flûte, directrice d’école de musique, musicothérapeute et maman de deux loustics musiciens.
LMC
Merci pour ce descriptif complet et ludique ! Les vidéos qui l’accompagnent sont très instructives. J’ai découvert votre article en cherchant des informations sur les sourdines, je ne savais pas qu’il en existait pour les trombones qui permettent de modifier le son, et pas seulement de l’assourdir.
Céline Dulac
J’en découvre tous les jours moi aussi ! Merci pour votre commentaire très sympathique 🙂