Macaulay Culkin – Home Alone
#1 Préambule
« La facilité ne conduit pas toujours à la créativité » (F. Roger)
Octobre 1997, vers 22h. Un jardin déjà bien refroidi par les premières fraîcheurs de l’automne normand. Une jeune fille de 15 ans se faufile par la porte d’entrée de la maison endormie. On vient de la déposer en voiture devant le portillon. Elle rentre du conservatoire de musique où elle a passé l’après-midi avec son petit-cousin, comme tous les mercredis depuis la dernière rentrée. Près de 200 kilomètres parcourus chaque semaine pour rejoindre l’établissement régional le plus proche et apprendre l’orgue, « instrument-roi » ! Pourtant, ce qui fait jubiler l’adolescente ce soir-là n’a rien d’un mastodonte à tuyaux. Il ne pèse rien, mais elle sait qu’il est là, dans le creux de son sac, attendant son heure pour libérer ses secrets.
Surtout ne pas réveiller les parents. Monter les marches sans les faire craquer. Arriver dans le cénacle de la chambre et enfin, sortir le plus précieux des instruments : un fifre en plastique blanc premier prix à faire vomir une prof de flûte. Avec une ferveur presque religieuse, elle se place devant le miroir avec l’instrument et tente d’appliquer les lèvres comme le fait sa cousine sur la grande flûte traversière. Elle souffle. Rien. Elle retente. Pas plus. Elle doit essayer une dizaine de fois avant que les premières notes jaillissent, inattendues, sauvages, mal contrôlées… Mais quelle jubilation ! C’est un rêve qui se réalise, après des années d’attente. Dire qu’il suffisait d’aller dans ce petit magasin de musique dans les rues de la grande ville, pour y laisser un peu d’argent de poche !
Elle n’entend presque pas sa mère qui monte les escaliers en toute hâte. « Tu ne vas quand même pas faire de la musique à cette heure-ci ? », s’entend-elle dire lorsque celle-ci entre dans la chambre, sans savoir que cette phrase les ferait rire encore toutes les deux, 20 ans après.
Il faudra donc attendre le lendemain pour continuer ces explorations sonores qui à vrai dire, ne sont toujours pas terminées aujourd’hui. Vous l’avez sans doute compris, cette jeune fille de 15 ans, c’est moi et cette soirée reste une des plus mémorables dans ma vie de flûtiste. Ce n’est que 14 mois plus tard que je fais l’acquisition de la première flûte traversière. Il m’a fallu la découvrir d’abord en autodidacte, faute de professeur dans ma petite ville normande. Ma passion pour cet instrument ne s’est jamais éteinte.
Une flûtiste un peu perchée – Crédit photo Christel Ehretsmann – (photo recadrée)
Aujourd’hui maman de deux loustics, musicienne et professeur de flûte, je me souviens de ces moments avec nostalgie. Mes enfants se trouvent dans une situation complètement différente de la mienne étant jeune. Ils habitent une grande ville, peuvent apprendre tous les instruments qu’ils veulent et ne connaîtront pas cette frustration qui fut mon moteur il y a 20 ans. Leurs parents jouent tous les deux de la musique et une grande proportion de leurs amis sont musiciens. Ils vont au concert très souvent, parfois à contrecœur (« encoooore un concert !? »), parfois – heureusement – avec enthousiasme. Ils ont eu l’occasion d’essayer un grand nombre d’instruments, des plus connus aux plus improbables et dans tous les styles. Petit Loustic a 4 ans et demi. Après deux années d’éveil musical, il veut faire du violon. Son copain Francesco en joue, alors pourquoi pas lui ? À 7 ans, Grand Loustic semble plus indécis. Pour l’instant, son choix s’est porté sur le piano, mais son père et moi attendons la rentrée pour savoir si ce choix se confirme ou non. L’un comme l’autre n’ont, bien évidemment, aucune obligation à apprendre un instrument.
Petit Loustic découvrant le cor d’harmonie, et vice-versa
– Crédit Photo Céline Dulac
Mes loustics font de la musique : un an pour passer de la théorie à la pratique
Si vous êtes parent et que votre enfant manifeste le désir de jouer de la musique, vous vous poserez sans doute tout un tas de questions : Dois-je d’abord l’inscrire en éveil musical ? Quel instrument choisir ? Quel professeur ? À quel âge commencer ? Devrais-je l’encourager à pratiquer à la maison ? Devra-t-il faire du solfège ? Sera-t-il à l’aise pendant les concerts ? Comment puis-je l’accompagner au mieux ? Bien que l’enseignement de la musique soit mon métier, je n’échappe pas à toutes ces questions. Lorsqu’un parent d’élève me les pose, je sais y répondre et les rassurer. Maintenant que je suis « de l’autre côté de la barrière », c’est une autre affaire ! Accompagner ses propres enfants me semble plus compliqué que ce que j’imaginais, et je vous raconterai tout cela du mieux que je peux, au fil des semaines, en espérant que cela soit instructif pour mes lecteurs.
Et vous, quelle est votre histoire avec la musique ? Si vous avez des enfants, font-ils ou vont-ils faire de la musique cette année ?
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Passionnée de pédagogie musicale, je partage avec vous dans ce blog mes connaissances et expériences acquises au cours de mes activités de professeur de flûte, directrice d’école de musique, musicothérapeute et maman de deux loustics musiciens.
Bravo pour cette article ! On a hâte de lire la suite des aventures musicales des loustics… qui me rappellent un peu les miens, enfin mon grand loustic, qui commence l’éveil et les ateliers de découverte instrumentale, avec l’air blasé de celui qui connaît déjà tout, mais qui ne s’est pas encore découvert de passion pour un instrument en particulier. Longue vie à ce blog !
Merci Alice, ça fait plaisir !
L’éveil musical, il faudra que j’écrive là-dessus. Grand loustic m’a dit, après le second cours « qu’il ne voulais plus jamais remettre les pieds dans une école de musique ». Il s’ennuyait, connaissant déjà les instruments, trouvant les chansons trop « bébé » (c’était le plus grand du groupe aussi)… Finalement cette année il veut se mettre au piano, ouf ! Petit loustic lui, a fait de l’éveil musical avec bonheur pendant 2 ans. Comme quoi, les enfants sont tous très différents !
Bonjour j’ai un garçon de 14 ans qui et attente de la maladie de Autisme Maxime adore les instruments de musique en particulier la batterie je lui avec acheté pour plaisir me il n c pas jouet il à cassé un peut il à aussi une trombone que ont vien de lui acheter aussi j aimerez biem ki il apprend à jouet un instrument de musique c possible?
Bonjour Helena,
De nombreux enfants porteurs de handicaps pratiquent la musique. N’hésitez pas à rechercher une école près de chez vous. En France par exemple, une loi a instauré l’éducation culturelle comme un droit pour tous, notamment pour les personnes porteuses d’un handicap. Les conservatoires s’intéressent de plus au plus au fait d’ouvrir leurs classes à tous, avec des parcours adaptés, si besoin. Bonne aventure musicale à tous les deux !