Que vous soyez artiste sur scène, conférencier, ou amoureux transi (ou les trois !), vous avez très certainement eu à faire avec le trac. Que ce soit au moment de monter sur scène, parler dans le micro, ou déclarer sa flamme, notre corps peut nous jouer de vilains tours, pensant devoir faire face à un adversaire redoutable, comme lorsqu’il devait fuir ou se cacher dans sa caverne lorsqu’un lion ou toute autre bestiole munie de longues dents et de griffes acérées, se présentait à nous avec une petite fringale.

S’il s’agit au départ d’une réaction physiologique normale, cela peut être perçu comme un handicap. Voici donc 5 pistes pour y faire face avec plus de sérénité :

La cohérence cardiaque

Connu du grand public grâce à David Servan Schreiber, c’est un exercice très simple, qui consiste à inspirer durant 5 secondes et souffler durant 5 seconde, et de continuer à ce rythme durant 5 minutes sans aucune pause ni à-coup dans la respiration. Cet outil peut paraître un peu simple, pourtant il peut être redoutablement efficace pour diminuer différentes formes de stress. En rythmant ainsi votre respiration à cette fréquence, le système nerveux autonome (celui qui vous donne palpitations, tremblements et autres réactions physiques dont on se passerait bien à certains moments) s’auto-régule.

 

Les effets de cette réaction en chaîne étant durables sur une demi-journée environ, je vous conseille donc, si vous avez une échéance en vue, ou que vous souhaitez tout simplement vivre d’une manière plus zen, de la répéter matin, midi et soir. Si cela vous paraît difficile, sachez qu’il existe de nombreux guides auditifs ou visuels pour vous aider à trouver le bon tempo. Vous en trouverez un très grand nombre sur internet en recherchant « guide cohérence cardiaque ». Sa simplicité le rend accessible même aux enfants jeunes.

Une fois que vous maîtrisez bien cette technique, et que le rythme de respiration est quasi-automatique, je vous invite à visualiser en même temps, et dans des représentations positives, l’événement que vous redoutez. Imaginez par exemple un concert réussi du début à la fin, en vivant tous les détails avec vos cinq sens : les sons, bruits, odeurs, images, mouvements, sensations, etc.

L’ancrage à des souvenirs agréables

Rien de tel qu’un exercice très simple d’auto-hypnose pour aborder ses peurs avec plus de sérénité ! En amont de votre échéance, prenez un temps au calme. Fermez les yeux et laissez votre esprit vagabonder et vous présenter un souvenir agréable. Si aucun souvenir ne se présente à vous, imaginez simplement une situation qui vous semble agréable. Là encore, prenez le temps de vivre chaque détail avec vos cinq sens et à vous repasser le film de ce souvenir sous tous les angles. Quand vous ressentez pleinement toutes les sensations agréables qui y sont associées, choisissez d’appuyer par exemple sur une partie de votre main. Pour ma part, je réalise une pression sur ma main gauche entre la base de mon pouce et celle de mon index, à l’aide de mon pouce et mon index droits. Certaines personnes préféreront serrer un des deux poings ou colles les mains l’une contre l’autre. Réalisez un geste que vous serez en mesure de reproduire juste avant ou pendant que vous serez dans la situation qui vous tracasse. Vous pouvez le faire avec différents souvenirs agréables, en prenant toujours soin de refaire le geste que vous avez choisi au moment ou vous ressentez pleinement toutes les sensations agréables qui y sont liés.

C’est ce qu’on appelle un « ancrage ». Une fois cet ancrage installé, vous pourrez le réactiver juste avant d’entamer la Polonaise Héroïque de Chopin ou de déclarer à Joséphine qu’elle a les plus beaux yeux de tout le département. Si votre ancrage est solidement installé et que vous le réactivez, les bonnes sensations qui devraient réapparaître vous aideront à trouver de l’apaisement au moment où vous en avez besoin.

S’accrocher à ce qui vous enthousiasme

En répondant à ces quelques questions, vous y verrez sans doute plus clair sur ce qui peut vous aider à avancer en toute quiétude :

• Si je ne le fais pas, quels vont être mes regrets ?
• Qu’est-ce qui peut vraiment m’arriver si j’échoue ?
• Qu’est-ce qui me plaît dans ce métier/cette activité/ma relation avec cette personne ?
• Quelle est la chose la plus importante pour moi dans ce projet ?

Une fois que vous êtes au clair avec les aspects constructifs de votre projet, accrochez-vous fermement au positif et n’hésitez pas à vous les répéter comme des mantras.

Changer de lunettes

Rassurez-vous, ça n’est pas à prendre au premier degré et votre ophtalmo n’a rien à voir là-dedans ! Ce que j’entends par là, c’est que les idées reçues sont parfois plus de poids qu’on ne veut le croire et qu’elles vous jouent sans doute de mauvais tours, parfois à votre insu. Sachez les débusquer derrière leurs petites ruses. Il y a pas exemple la petite voix qui vous dit que vous êtes nul(le), ou que vous ne ferez jamais mieux qu’un(e)tel(le). Changez de regard sur ces petites dévalorisations insidieuses. Elles vous agaceront peut-être au départ, mais elles auront sans doute quelque chose à vous apprendre de vous-même et vous sortirez grandi(e) de cette expérience. Nous percevons tous nos capacités à travers le filtre de notre éducation, de notre culture, de notre vécu… Parfois il peut être intéressant de « changer de lunettes » pour voir les choses autrement.

 

On ne peut écrire un article sur le trac chez les musiciens sans évoquer une citation, qu’on doit vraisemblablement à Sarah Bernhardt, mais dont on lit parfois qu’elle est de Maria Callas, ou encore de Louis Jouvet… Recevant une élève prétendant ne jamais avoir le trac, celle-ci aurait rétorqué : « Rassurez-vous, cela viendra avec le talent. » Si le trac peut être une expérience déconcertante, il peut aussi être vu comme un compagnon à domestiquer pour en faire un allié, celui qui vous aidera à donner le meilleur de vous-même. De plus, la musique est le langage des émotions, il n’est donc pas souhaitable de ne rien ressentir, et de proposer une interprétation dénuée de toute agitation. Peut-être n’aviez-vous jamais envisagé les choses sous cet angle ?

Autres techniques

Bien entendu, il y a bien d’autres façons de composer avec le trac. La PNL, l’hypnose, la relaxation, l’EMDR, la méthode TIPI, et bien d’autres techniques réalisées avec le soutien d’un professionnel peuvent vous aider si le trac devient trop oppressant. La pratique régulière du yoga peut également être une précieuse alliée. Je vous recommande d’ailleurs le blog sur le yoga de Guylène, qui m’a justement invitée à participer sur un carnaval d’articles réunissant plusieurs blogueurs autour de la thématique du « stress dans tous ses états ».

Et vous, quelles sont vos astuces pour plus de sérénité ? Partagez-les en commentaire !

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