Cet article fait suite au carnaval d’article organisé par Chang du blog Parentalité Zen. Des blogueurs publient autour du thème “Vos meilleures solutions face à un enfant qui boude ! “. Les lecteurs auront accès librement à la compilation sous forme d’ebook gratuit de tous les articles et des meilleures solutions de blogueurs face à un enfant qui boude.”
Cette scène s’est déroulée ce matin-même dans notre maison. Je vous plante le décor : dans un salon rappelant plus Guernica à ses heures les plus sombres qu’une vitrine ikéa, Petit loustic, 6 ans, ne veut pas aller à la répétition de la fanfare ce matin. Il n’a « pas envie ». Moi, de mon côté, je n’ai « pas envie » d’avoir une fois de plus cette discussion. Je suis épuisée par une rentrée particulièrement corsée, j’ai dormi 5 heures, je suis malade, et je sens déjà monter en moi la culpabilité d’une mère qui a peur de trop pousser son enfant sur la voie de la musique (oui, je fais ma psychanalyse en même temps). L’art de me faire culpabiliser, il semble justement le maîtriser à la perfection. Du moins, c’est la première chose qui me vient à l’idée, en ce samedi matin, quand il me répète avec insistance avec cet air boudeur « je ne veux pas y aller » et même le terrible « je ne veux plus être inscrit » qui me donne envie de fuir loin, très loin, au pays des licornes…
Faut-il « céder » ?
À ce moment précis, dans ma tête, c’est un tourbillon de pensées. Que faire ? Que dire ? Que décider ? Céder ou insister ? Je sens arriver dans mon cerveau une soupe à base de Filliozat/Faber&Mazlich/Psychologie-positive/Et-puis-zut,ça-marche-pas-leurs-trucs-avec-mes-enfants !
Et si je me posais les mauvaises questions ? Et si la question, ce n’était pas « qui va sortir vainqueur de ce qui pourrait rapidement déboucher sur une dispute ? » mais plutôt « de quoi a-t-il besoin maintenant, ce loustic ? »
On s’arrête pour poser les bonnes questions
Après une salve de questions et de réflexions toutes les plus inutiles les unes que les autres (« pourquoi tu ne veux pas ? » « mais pourtant c’est toi qui a voulu y aller » « c’est super la fanfare, tu es ravi à chaque fois que je viens te chercher »), je lui demande finalement « qu’est-ce qui se passe ? » Après réflexion, la meilleur question que j’aurais pu lui poser, c’est « de quoi aurais-tu besoin pour que ça se passe bien ? ». Heureusement, ses réponses à ma dernière question ont été assez précises et il a pu dire ce qu’il avait sur le cœur :
En bref, Petit Loustic n’avait pas envie d’y aller à cause du volume sonore trop fort. Il aimerait que les autres fassent attention à ne pas mettre leurs pavillons de trompettes trop près des oreilles. Et sur la fin de la discussion, une autre raison plus profonde remonte à la surface : « je n’ai pas assez travaillé ma partie, ça va être nul ». Ainsi donc, Petit Loustic avait besoin de savoir qu’on respecterait ses oreilles et d’être rassuré sur ses capacités à jouer dans ce groupe dans lequel il est le plus petit et où la plupart des enfants connaissent déjà les morceaux (il n’y a que 3 débutants sur 25 enfants). Finalement, il reprend ses toupies, lance une partie avec son frère et annonce comme si rien ne s’était passé : « bon, je veux bien y aller ». En sortant de la répétition, il dit tout sourire « c’était super, j’ai bien joué et j’ai envie de continuer ».
Edit deux semaines plus tard : nous avons fourni des protections auditives à Petit Loustic (des bouchons de piscine font très bien l’affaire), qu’il peut utiliser quand le volume sonore devient trop intense. Après tout, moi aussi j’en porte pendant certaines répétitions, pourquoi n’en aurait-il pas besoin ?
Pour conclure
Je sais que ce n’était pas la dernière discussion houleuse avec Petit Loustic, surtout à un si jeune âge. On sait que le cerveau d’un enfant n’est pas capable de discernement quand il est en stress (le cerveau des adultes n’est guère mieux à ce niveau-là si on en croit certaines injures entre automobilistes à l’heure de pointe…) Si je devais me donner un conseil pour la prochaine fois et, par la même occasion, apporter une piste pour votre enfant (qui est forcément différent du mien, mais dont le cerveau fonctionne pareil, enfin j’espère…), c’est de prendre le temps de se poser, de faire un câlin, de laisser retomber les hormones du stress et de demander simplement « qu’est-ce qui se passe ? » et « comment pourrait-on faire pour que ça se passe bien ? »
On fait ça ? Vous me tenez au courant si ça marche aussi chez vous ? Ce n’est pas du garanti 100 % malheureusement, mais entre parents, on peut bien se refiler nos astuces, non ?
Allez, en bonus, une vidéo de ladite fanfare. Vous n’y verrez pas mon loustic, il commence tout juste. Mais c’est une sacrée bande de joyeux lurons !
Passionnée de pédagogie musicale, je partage avec vous dans ce blog mes connaissances et expériences acquises au cours de mes activités de professeur de flûte, directrice d’école de musique, musicothérapeute et maman de deux loustics musiciens.
Chang ParentaliteZen
Analyser son réel besoin, très bonne solution ! Ta participation à ce carnaval d’article me fait super plaisir 🙂
Céline Dulac
C’est moi qui te remercie !
Chang ParentaliteZen
Merci pour ta participation Céline,
La compilation d’articles a été mis en ligne sur mon blog 😃
https://www.parentalitezen.com/mon-enfant-boude-compilation-blogueurs/
Céline Dulac
Merci à toi, Chang !