Acquérir une bonne méthode de travail est indispensable pour un musicien. Je vous livre en vidéo 10 propositions pour travailler un passage difficile.
Retrouvez ici une fiche à imprimer qui résume ces 10 propositions pour travailler un passage difficile.
Voici ci-dessous le texte de cette fiche :
1. Adopter un bon état d’esprit
Comme le boulanger qui travaille sa pâte, le musicien travaille le matériau musical. Cela demande certes un effort, mais ça ne doit pas être une souffrance. Allez-y en étant convaincu que vous allez y arriver, ne vous conditionnez pas d’entrée à l’échec.
Sachez adapter votre méthode de travail à la partition travaillée. Soyez créatif ! Cette fiche ne regroupe que des suggestions.
Veillez à sélectionner exactement les passages qui posent problème.
Comprendre les mécanismes d’apprentissage est important : le fait de répéter permet au cerveau de bien enregistrer les informations.
Voir aussi cette interview de Michel Ricquier ainsi que cet article au sujet de la formation de Michel Ricquier sur le trac et la technique
2. Chanter
Avec le nom des notes s’il s’agit d’une mélodie.
Si vous jouez d’un instrument comme la batterie, pourquoi pas ajouter des paroles ?
3. Travail mental et jeu à la muette
Notre cerveau ne fait pas la différence entre ce que l’on fait et ce que l’on imagine faire. Imaginer que vous jouez votre morceau permet d’intégrer les passages difficiles plus facilement. Ça peut être utile si vous n’avez pas la possibilité de jouer à certains moments de la journée : emportez une copie de votre partition partout où vous allez et travaillez-le mentalement.
Voir aussi cette interview de Michel Ricquier ainsi que cet article au sujet de la formation de Michel Ricquier sur le trac et la technique
Le jeu à la muette est également très efficace (jouer en faisant les doigtés mais sans produire le son et si possible en chantant les notes en même temps)
4. Utiliser des rythmes
- Varier les rythmes.
- Sélectionner les intervalles difficiles et les jouer avec le « rythme magique » : long/court/court/long/court/court…
- etc.
5. Utiliser des articulations et accents
Varier les articulations, mais aussi les accentuations en déplaçant les points d’appui.
6. Changer de posture
Tester le jeu sur un pied, ou accroupi… (à adapter en fonction de votre instrument)
7. O Passo
Jouer en réalisant le pas O Passo à 2, 3, 4 temps (ou autre) suivant votre morceau.
Voir également article sur la méthode O Passo ainsi que celui sur la et formation O Passo en ligne
8. Utiliser l’improvisation
Si un rythme est difficile, improviser sur ce rythme, d’abord sur une seule note, puis en variant la mélodie. Cela permet de s’approprier le matériau musical.
9. Malaxer le passage dans tous les sens
- Jouer une note sur deux dans la tête
- Jouer un groupe de notes sur deux
- Commencer par la fin
- Commencer par un petit groupe de notes au centre du passage puis élargir en ajoutant une note de chaque côté jusqu’à ce que le passage soit complet (comme si vous zoomiez sur un passage avant de dézoomer)
- Répéter chaque notes plusieurs fois (permet aussi de travailler le staccato)
- etc.
10. Se fixer des défis
- Jouer le passage 3 fois de suite sans se tromper. À chaque erreur, remettre le compteur à zéro
Avec le métronome, commencer à une vitesse confortable puis monter cran par cran. À chaque erreur, revenir au cran précédent
Et surtout…
Faites une pause de temps en temps, sachez écouter votre corps, ne laissez pas les tensions s’installer !
Sachez célébrer vos réussites et amusez-vous car c’est ainsi qu’on apprend le mieux !
Je vous invite à présent à partager ci-dessous votre méthode de travail ou vos astuces pour travailler un passage difficile. Merci d’avance.
Passionnée de pédagogie musicale, je partage avec vous dans ce blog mes connaissances et expériences acquises au cours de mes activités de professeur de flûte, directrice d’école de musique, musicothérapeute et maman de deux loustics musiciens.
Arthur
Encore un très bon article, facile à lire et qui (re)donne des pistes toujours intéressantes à explorer. Merci !
Céline Dulac
Merci ! N’hésitez pas à partager vos pistes aussi, car je ne prétends pas tout savoir et je suis certaine que cela peut intéresser d’autres lecteurs 😉
Buchta Roman
Bonjour Céline !
Merci pour cet article rempli de bonnes astuces.
Le passage sur le travail mentale me semble être un des outils essentiel sans lequel les autres perdent de leur efficacité. En effet, il me semble que le fait de pratiquer en esprit en mobilisant un maximum de sens différents (la vue, l’ouïe, le toucher) permet de littéralement programmer la séquence et de l’assimiler et de grandement progresser dans la pratique. Ce travail fixe le cap, précise la cible alors que les autres outils servent à mieux l’atteindre. Qu’en penses-tu ? Bien à toi, Roman
Céline Dulac
Je vois surtout que tu as fais de la PNL ! Et c’est sans doute un de nos points communs. Ravie de découvrir ton blog. Nous aurons certainement l’occasion d’échanger de nombreuses fois.
Buchta Roman
Oui, bien vu, j’ai fais de la PNL. Mais ce sont des apports scientifiques qui ont fini de me convaincre quand à la puissance de la visualisation. En effet, comme tu dois sans doute le savoir, dans les processus de visualisation, l’implication du cortex préfrontale, zone qui gère entre autre l’organisation et la programmation de séquences motrices ou autres, est très claire.
Oui avec grand plaisir pour rééchanger !
Excellente continuation 😉
Roman
Stan
Bonjour Céline,
Je confirme le tout dernier point et j’ajouterais même parfois faire une pause d’une journée ou 2!
Lorsque je faisais de la guitare et que je travaillais (voire m’acharnais lol) sur des passages difficiles, il m’arrivait d’en avoir marre et de tout arrêter d’un coup, puis plus rien pendant quelques jours.
J’étais agréablement surpris de voir qu’en aillant « rien travaillé », j’arrivais à reprendre ce passage difficile beaucoup plus facilement que quelques jours auparavant ! 🙂
Sinon, super article !! 🙂
A bientôt,
Stan
DUVERNEY CATHERINE
Merci, Céline, pour cet article tout à fait intéressant avec des conseils concrets !
Le travail sans instrument est très efficace en effet avec la visualisation des doigtés ou des doigts sur un clavier. C’est une technique à bien développer quand on travaille le déchiffrage. Je pense qu’il est bon de l’expérimenter tôt avec les enfants ou débutants adultes.
Ils apprennent ainsi à travailler d’abord avec leur « ordinateur de bord ». Souvent ils font l’inverse en espérant que les doigts leur donnent la solution… 🙁
Quand ils partent en vacances et ne prennent pas leur instrument dans le sac, ils savent qu’ils peuvent emmener non seulement leur lecture de notes mais aussi leurs morceaux !
Merci aussi pour ce superbe blog ! J’aime bien la revue des instruments !
Catherine
Céline Dulac
Merci Catherine. C’est vrai qu’il y a beaucoup de choses qu’on apprend « à l’envers », mais il n’est jamais trop tard pour faire bien. Bon succès avec votre blog sur le piano !
Alice
Merci pour cet article très intéressant est complet.
J’utilise depuis des années la méthode des rythmes, jouer le passage avec plein de rythme différent pour rentrer les doigts dans la tête. Cela permet d' »encoder » le passage comme un ordinateur et ça nous paraît beaucoup plus facile avec le rythme de départ.
Aussi, j’utilise beaucoup la couleur. Quand un passage me pose problème je mets en couleur les notes d’appuie, notamment pour les grands intervalles à la clarinette. Aussi je peux mettre en avant l’air sur une partition de piano. Enfin, quand un rythme me pose un problème de synchronisation main droite main gauche je fais de grands traits colorés pour joindre les deux mains et me repérer plus facilement.
Je ne connaissais pas la méthode o passo, merci pour cette découverte.
Alice
Céline Dulac
Merci pour ces astuces très intéressantes également.